On raconte, dans les tavernes motorisées et les parkings d’aire d’autoroute, que, lorsque les premiers soleils de mai viennent réveiller les moteurs engourdis, les Chevaliers du Cylindre Bavarois se rassemblent pour une quête ancestrale : le Grand Pèlerinage vers le Musée Motobécane.
C’est là, dit-on, que reposent les reliques sacrées des machines d’antan : les mobs à carbu, les cadres en tôle pliée, les moteurs qui vibraient plus que la vie elle-même. Et c’est aussi là que les BMW modernes vont méditer sur leur arrogance électronique.
Mais pour accomplir cette quête, il fallait un guide. Pas un sage. Pas un héros. Non : Le Captain Sluggy.
Sluggy, dont le GPS a déjà causé trois légendes locales.
Sluggy, qui affirme connaître « un raccourci super chouette » que personne n’a jamais réussi à retracer.
Sluggy, surtout, dont la devise reste : « On n’est jamais perdus… tant qu’il reste des vapeurs d’essence»
Ainsi, l’épopée commencera.
Au départ, les Bavaroises trépigneront : la GS bombera le torse, la GSA claquera des valises comme un guerrier affûtant son épée, la RT s’autoprotègera derrière son bouclier aérodynamique, et la K1600 ronronnera tel un dragon de luxe.
Toutes savent qu’elles devront affronter les contrées mythiques de :
Laon, citadelle perchée, sentinelle de la plaine, où tant de motards se sont arrêtés « juste pour une photo » et sont repartis deux cafés ou une andouillette plus tard
Douchy-les-Mines, territoire mystérieux où le temps semble ralentir dès qu’un groupe moto traverse en file indienne…
Et enfin, le Sanctuaire Motobécane, temple vrombissant dédié aux glorieux ancêtres à pédale assistée.
Chaque virage devient une strophe, chaque rond-point un rite initiatique : qui osera prendre la sortie correcte du premier coup ? Qui affrontera les bourrasques latérales dignes des chants islandais ? Qui survivra à l’attaque sournoise du pigeon kamikaze ?
Sluggy, lui, mènera la charge. Tel un prophète approximatif en veste textile, il pointe du doigt la route et proclame :
« Là-bas ! Le destin ! Ou un panneau intéressant. J’suis pas sûr. »
Et derrière lui, la troupe avance, soudée, héroïque, rieuse. Parce que l’essentiel n’est pas d’arriver (ça, avec Sluggy, personne ne peut le garantir), mais de rouler ensemble, d’accumuler les anecdotes, et d’écrire, à chaque balade, un nouveau chapitre de la grande Histoire des Motards qui n’ont peur de rien, excepté des demi-tours en pente.
Et quand, enfin, les BMW atteindront le Musée Motobécane, elles se tiendront devant les glorieux aïeux ; les mobs, les vieilles brêles, les machines au parfum d’essence pure, sans assistance, sans ABS, sans écran TFT.
Un instant de silence flottera.
Cool (parce que la vie le mérite et qu’on n’a rien à prouver à qui que ce soit)
Distance estimée : 325 km
Lieu de départ : pas encore connu à ce moment
Lieu d'arrivée : Les Joyeux Asticots (+/- 18h00)
A prévoir +/- 7,5 € pour la visite du musée.
Organisation : Damien dit Le Captain Sluggy